Une page se tourne dans l'histoire d'Edenred (EDEN.FR). Jacques Stern, qui avait mené la scission et l'entrée en Bourse de l'ancienne filiale d'Accor (AC.FR) en 2010, puis orchestré son développement ces cinq dernières années, quittera le groupe le 31 juillet. Le départ inattendu de son PDG historique ouvre forcément une période d'incertitude pour l'émetteur de titres de services prépayés.



La nouvelle pèse d'ailleurs sur l'action Edenred en Bourse. La valeur décrochait de 3% en début d'après-midi lundi. "Les fondamentaux sont de qualité mais la valorisation est tendue à 24,7 fois les bénéfices attendus en 2015, malgré un rendement solide et récurrent de 4%", a notamment estimé Oddo Securities. Depuis son introduction en Bourse, l'action Edenred s'est appréciée de plus de 50%.



Pas d'inquiétude à court terme



Le groupe et son PDG se sont naturellement montrés rassurants. Jacques Stern va prendre la direction de l'entreprise suisse Global Blue, spécialisée la gestion de remboursement de TVA, et son départ ne trahit pas des divergences stratégiques avec le conseil d'administration ou une dégradation de ses performances. Le processus du remplacement du dirigeant a d'ores et déjà été engagé.



La sérénité affichée par Edenred et son futur ex-capitaine est en bonne partie justifiée. La stratégie de numérisation, de diversification vers les frais professionnels, et d'internationalisation du groupe a été clairement tracée. Jacques Stern a su s'entourer d'une équipe de direction solide, dont les membres étaient là depuis 10 à 15 ans. En outre, "Edenred bénéficiant d'une organisation très multi-locale, ce départ ne devrait pas affecter les opérations du groupe", a estimé Natixis.



Le précédent Altran



A court terme tout au moins. Sauf à porter son dévolu sur une candidature interne, on peut douter qu'Edenred parvienne à trouver un remplaçant à Jacques Stern en seulement deux mois et demi. Car le groupe n'exclut pas d'embaucher un candidat externe à la société. Cela permettrait de porter un regard neuf sur son activité, mais pourrait déboucher sur une inflexion de sa stratégie.



Le départ inattendu il y a quelques mois de l'ancien PDG d'Altran (ALT.FR), puis son remplacement en relativement peu de temps par le patron d'Euronext (ENX.FR), n'ont pas empêché le titre de la société d'ingénierie et de conseil en technologie de gagner plus de 20% en Bourse depuis le début de l'année. Les actionnaires d'Edenred n'en seraient pas moins grés au spécialiste des Tickets Restaurant de réduire la transition au maximum.



- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com (ed/EC)

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