Trois milliards et demi d'euros... Tel est le montant des liquidités que les banques grecques devront fournir cette semaine si chaque adulte retire les 60 euros auxquels ils ont droit par jour. C'est peu pour vivre en Grèce, mais cette somme pourrait malgré tout dépasser les capacités des banques du pays.



Les financements d'urgence (ELA) accordés aux banques grecques ont été gelés à 89 milliards d'euros par la Banque centrale européenne (BCE) dimanche, après avoir été augmentés de 1 à 2 milliards d'euros presque quotidiennement au cours de la semaine qui s'est terminée mercredi dernier. Cela suggère que les banques sont proches des limites de ce qu'elles peuvent verser aux déposants.



Exiger le remboursement des prêts ELA serait extrême



Pour le conseil des gouverneurs de la BCE, exiger un remboursement des prêts d'urgence avant le référendum prévu ce week-end serait extrême. Ce scénario est très peu probable, même s'il existerait de bonnes raisons d'agir ainsi. Le programme d'aide actuel de la Grèce expire mercredi. Dans le cas de Chypre voilà deux ans, la BCE a subordonné les financements d'urgence au maintien du programme du pays.



Cette menace n'a pas encore été brandie contre Athènes. Mais la BCE sera fortement pressée de ne pas exiger le remboursement des prêts d'urgence en cas de défaillance de la Grèce. Sinon, les garanties engagées par les banques ne vaudraient plus rien.



Même si la Grèce n'effectuera pas son remboursement au Fonds monétaire international (FMI) mardi, les agences de notation soutiennent que cela ne signifie pas un défaut plus général sur les emprunts d'Etat, que la BCE accepte. La prochaine échéance de remboursement de dette est fixée au 20 juillet. Le référendum de dimanche aura donc lieu avant cette date et si les Grecs votent "non" à un accord avec les créanciers, ceux qui à la BCE souhaitent couper les vivres à la Grèce se feront davantage entendre.



Protéger les banques de la zone euro de la contagion



Quelle que soit l'issue du vote, la BCE comme le régulateur bancaire unique devront chercher rapidement des moyens de s'assurer que la nervosité des investisseurs et des déposants ne nuise pas aux banques d'autres pays de la région.



Les actions de la banque portugaise Banco Comercial Portugues, de l'italienne Monte dei Paschi et de l'autrichienne Raiffeisen Bank ont enregistré lundi les plus fortes baisses du marché, précisément parce que la crise grecque rappelle aux investisseurs que l'union bancaire reste incomplète et que les banques de la région ne sont pas toutes soutenues de la même façon.



A partir de maintenant, "tout ce qui sera nécessaire" ne peut pas seulement vouloir dire que la BCE rachète des obligations pour faire baisser les rendements. Une garantie commune des dépôts, une autorité de résolution et des règles de capitaux uniformes sont essentielles pour enrayer la propagation de l'instabilité financière.



-Paul J. Davies, The Wall Street Journal



(Version française Céline Fabre) ed/VV

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