Le filet de sécurité des banques grecques risque de peu les protéger - Plus Europe
09 Febbraio 2015 - 3:39PM
Bourse Web Dow Jones (French)
Les banques grecques disposent d'un filet de sécurité. Mais il
est fragile.
La Banque centrale européenne a décidé la semaine dernière de
suspendre une dérogation qui permettait aux emprunts d'Etat grecs
d'être utilisés comme garantie par les institutions financières du
pays pour emprunter auprès de la banque centrale. Les statistiques
de la Banque de Grèce suggèrent que le système financier du pays
pourrait supporter à peine 70 milliards d'euros de retraits, soit
environ un tiers du total des dépôts bancaires, avant de manquer de
titres à apporter en garantie pour se refinancer.
Peu d'obligations encore éligibles par la BCE
A la fin décembre, les banques grecques disposaient au total de 71
milliards d'euros d'obligations en tout genre et de 227 milliards
d'euros d'encours de crédit.
Parmi ces créances, 12,4 milliards d'euros correspondaient à des
obligations d'Etat grecques qui ne sont plus éligibles dans le
cadre des opérations de refinancement courantes de la Banque
centrale européenne (BCE) mais qui peuvent être apportées en
garantie pour les lignes de crédit d'urgence, plus onéreuses. Une
tranche de 42 milliards d'euros correspondait à des obligations
garanties par l'Etat, selon les analystes de RBS. Elles non plus ne
peuvent plus être utilisées pour se refinancer "normalement" auprès
de la BCE.
Cela laisse environ 17 milliards d'euros d'obligations toujours
éligibles pour un refinancement auprès de la BCE, si elles
disposent d'une qualité de crédit suffisante.
Toutefois, les banques grecques dépendaient déjà de 50 milliards
d'euros de financements de la BCE à la fin décembre, selon les
chiffres de la Banque de Grèce. Par ailleurs, elles utilisaient
également 40 milliards d'euros de financements accordés par des
banques étrangères, dont certaines ont sans doute exigé que des
titres soient déposés en garantie.
Dans ces conditions, toutes les obligations de qualité suffisante
pour être déposées en garantie auprès de la BCE pourraient bien
déjà être utilisées.
Des portefeuilles de prêts peu prisés
Certes, les banques grecques peuvent apporter une partie de leurs
portefeuilles de prêts pour se refinancer en urgence. Mais environ
35% de ces créances correspondent à des emprunts non performants,
qui ne seront probablement pas éligibles à ce genre d'opération. Le
reste des créances ne devrait pouvoir être échangé que contre des
financements équivalents à 50% de leur valeur faciale, en raison à
la fois du risque associé à ces crédits et de leur manque de
liquidité.
Au final, les banques grecques pourraient tirer environ 74
milliards d'euros de liquidités supplémentaires de la mise en
garantie de leurs portefeuilles de crédits. Ceci, conjugué aux
obligations publiques ou parapubliques dont elles disposaient à fin
décembre, signifie que les établissements financiers du pays
pourraient obtenir jusqu'à 128 milliards d'euros de refinancements
d'urgence.
Malheureusement, tout n'est pas si simple car, selon diverses
sources, la Banque de Grèce aurait déjà mis en place pour 60
milliards d'euros de lignes de crédit d'urgence, ce qui ne laisse
que 68 milliards d'euros pouvant encore être mobilisés.
Une telle somme constitue bien évidemment un filet de sécurité
salvateur. Mais compte tenu de la rapidité à laquelle fondent les
dépôts des banques grecques - environ 14 milliards de dollars de
dépôts ont été retirés des banques depuis le 1er janvier - il
pourrait très vite se révéler insuffisant.
-Paul J. Davies, The Wall Street Journal (version française Yann
Morell y Alcover)
Grafico Azioni BPCE Maturity dt 03jun2025 (EU:BPIR)
Storico
Da Mag 2024 a Giu 2024
Grafico Azioni BPCE Maturity dt 03jun2025 (EU:BPIR)
Storico
Da Giu 2023 a Giu 2024